Samhain : introduction

Samhain

J’ai des nouvelles pour vous ;
Le cerf brame,
L’hiver neige,
L’été est parti.

Pour les nombreux peuples qui célébrèrent et célèbrent encore les anciennes philosophies, le début de l’année se situe au moment où le soleil entre dans son elliptique la plus courte.
Samhain signifie la fin de l’été. C’est un moment particulier où le temps et l’espace, le monde visible et invisible communiquent. Cette fête est donc consacrée à la rencontre entre les habitants de ce monde et ceux de l’Autre Monde, le monde intermédiaire entre le nôtre et l’au-delà, le monde qui abrite, entre autres, les dieux. On dit également qu’en cette nuit, la grande cavalcade des esprits, appelée la Chasse Sauvage, parcourt les cieux. Ils chevauchent pour ramasser les âmes errantes des morts et les conduire chez elles.
Lors de Samhain, nous apprenons par la séparation et nous laissons mourir ce qui n’est plus util dans nos vies, ce qui ne nous convient plus. Ayant récolté les fruits de la culture de notre âme cette année, nous commençons maintenant à nettoyer nos champs intérieurs, à ôter les chaumes qui y restent. En faisant cela, nous nous alignons sur le cycle cosmique de la mort et de la renaissance. Il s’agit également d’accepter notre côté sombre, nos faiblesses, nos peurs, de leur faire face, afin d’aller plus avant sur notre chemin spirituel.
Dans l’année rurale, Samhain marquait le moment où les gardiens de troupeaux conduisaient les vaches et les moutons de leurs pâturages d’été à l’étable. Les animaux destinés à être mangés étaient tués, et ils étaient consacrés aux dieux avec beaucoup de cérémonie. Chacun travaillait de son mieux pour rentrer le reste des récoltes, car quand novembre viendrait, les lutins flétriraient de leur souffle toutes les plantes sur pied. C’était une période joyeuse de réunion familiale.

Pour les Celtes, cette fête est placée sous le signe du cerf, qui représente l’ouest (Kornaoueg en breton, mot dans lequel on retrouve la racine korn, les cornes). Par sa haute ramure qui se renouvelle périodiquement, le cerf est souvent comparé à l’arbre de vie. Il symbolise la fécondité, les rythmes de croissance, les renaissances. Il est aussi l’annonciateur de la lumière, le guide vers la clarté du jour.
On fête de jour le départ de Cernunnos vers le monde souterrain. Il perd ses cornes ou ses bois et disparaît à nouveau dans le monde invisible en emmenant son épouse avec lui.

Samhain est également le moment favorable pour la divination, notamment à l’aide des pommes



Célébration
Les 72 heures entourant le 1er novembre sont consacrées aux rites de re-naissance du monde pendant lesquels la pomme, les oranges, la noix de muscade et les bâtons de cannelle seront les plats privilégiés.
Le premier jour (31 octobre) sera consacré à la célébration des héros, le second (1er novembre) aux autres défunts pour permettre de les oublier et donc de les libérer, et le troisième (2 novembre) aux réjouissances : nous sommes heureux que ceux qui sont partis soient enfin arrivés dans les vertes vallées de l’éternelle jeunesse.
Certaines règles doivent être respectées lors de ces trois jours, comme de ne pas labourer et semer, ne pas faire la lessive, ne pas balayer et chasser et ne pas partir en mer, tout cela dans un souci de ne pas blesser d’éventuelles âmes errant encore par là. Il ne reste donc plus qu’à faire la fête !

Les feux de joie sont coutume le soir de Samhain, afin de lutter contre l’obscurité de l’hiver.
Samhain était appelé la « Nuit Espiègle » dans certaines régions, car les jeunes gens lâchaient allègrement la bride à leur côté obscur. Des figures fantastiques avec des visages noircis s’assemblaient dans les chemins, portant des lanternes faites avec des navets et imitant des têtes de morts, tandis que des masques et des costumes grotesques transformaient les villageois en travestis et en chevaux de bois cabriolant. Ils déambulaient à travers le village, badigeonnant de blanc les fenêtres, enduisant les poignées de porte de mélasse, ou mettant de la colle dans les serrures. Apparut également la tradition d’aller de porte en porte pour récolter des petites offrandes. L’espièglerie et les farces recouvraient un rituel plus sérieux : les figures masquées représentaient les esprits des morts, et leur refuser de la nourriture, c’était provoquer leur vengeance, d’où les farces s’il n’y avait pas de dons.

Sources :
Vivre la tradition celtique au fil des saisons, Mara Freeman
Calendrier païen, Bran ap Brékilian