Nous sommes début décembre, en pleine période “nouveau calendrier” et j’ ai pensé vous faire un petit exposé sur le seul calendrier celtique que l’ on connaisse : Le calendrier de Coligny ! Surtout qu’ un parfait ignare a osé demandé il y a quelques semaines sur ce forum quand commençait l’ année celtique !
Pfffffff ……; l’ ignorant !
Nous savons. par les écrivains de l’Antiquité, que les Gaulois avaient une compétence reconnue en matière d’astronomie. César nous dit à propos des druides qu’ils se livraient à de nombreuses spéculations sur les astres et leurs mouvements, sur la grandeur du monde et de la terre. Il ajoute que c’est par le nombre de nuits et non de jours que les Gaulois comptent le temps. Ils placent les anniversaires, les commencements des mois et des années de telle façon que le jour fait suite à la nuit . De son coté, Pline L’Ancien indique que c’est par la lune que les Gaulois règlent leurs différentes unités de temps: c’est en effet, nous dit-il, au sixième jour, donc au premier quartier réalisé qu’ils placent le début de leurs mois, de leurs années et de leurs siècles de trente ans. La découverte en 1897, sur le territoire des Gaulois Ambarri, voisins immédiats des Séquanes et des Éduens, d’un, calendrier qui donne le déroulement jour par jour, et mois par mois, de cinq années consécutives, confirme de façon éclatante cette réputation.
La découverte du calendrier de Coligny et son déchiffrement (1897-1986) :
En novembre 1897; un cultivateur du hameau de Charmoux-en-Coligny, dans l’Ain, découvre, près de la voie romaine de Lyon à Besançon, enfoui à 30cm du sol, les restes d’une grande statue de Mars mêlés aux débris d’une grande plaque de bronze : environ 150 fragments gravés. Il s’agit sans aucun doute, du point de vue astronomique et simplement scientifique, de l’une des réalisations les plus remarquables de l’Antiquité dans le domaine de la mesure du temps: une grande table calendaire d’environ 1.50 m sur 0,90 m, malheureusement brisée en de nombreux fragments et amputée d’un bon tiers, datant de la fin de l’époque gallo-romaine et entièrement rédigée en gaulois. Quelques mois plus tard, des érudits proposent une reconstitution presque complète des cinq années du calendrier !
Jusqu’alors, on s’était surtout préoccupé d’assembler les morceaux épars et d’établir le texte: 2020 lignes environ, réparties sur seize colonnes et malheureusement très lacunaires, où figurent une soixantaine de mots gaulois différents, parfois abrégés. Les études ultérieures vont s’efforcer de comprendre le fonctionnement complexe du système calendaire.
ll faudra pourtant attendre 1986, pour disposer d’une édition critique de ce texte : La plus longue inscription gauloise connue à ce jour et le seul témoin matériel que nous ayons de la science très ancienne des druides.
On est en droit de penser qu’il s’agit bien là d’un calendrier celtique, donc d’un bien commun à des populations dispersées à travers une grande partie de l’ Europe centrale et occidentale
Un calendrier luni-solaire d'une grande complexité :
Comme l'ont tres vite reconnu ses pemiers commentateurs, il s'agit d’ un calendrier luni-solaire, composé de cinq années (un lustre) de douze mois lunaires de 29 et 30 jours alternés, qu’ un système de mois intercalaires (deux mois de trente jours, placés l’un au début et l'autre au milieu de la suite des cinq années) remettaient régulièrement en accord avec le soleil. Soit, donc, soixante-deux mois. Les mois de 30 jours sont qualifiés de MAT, (bon, faste dans toutes les langues celtiques, et ceux de 29 jours d’ANMAT, (indique le sens opposé : mauvais, néfaste )
Le mois, l'année et le lustre :
La structure du mois, immuable, montre qu’il est partagé en deux quinzaines dont les noms sont numérotés de 1 à 15 pour la première, puis, sous le mot ATENOUX, à nouveau de 1 à 14 ou 15 pour la seconde. Il en résulte que les deux quinzaines sont successivement centrées sur la pleine lune, puis, sur la nouvelle lune.
Comme le mois à deux quinzaines,. l'année gauloise paraît formée de deux semestres au fonctionnement différent : Le premier de SAMON à CUTIOS. Le second de GIAMONI à CANTLOS.
Le lustre paraît lui aussi constitué de deux ensembles de trente mois, (cinq semestres) de mouvement opposés. S’y ajoute les deux mois intercalaires qui introduisent chacun des deux ensembles.
Pour se mettre en parfait accord avec le soleil, il paraît acquit que tous les trente ans, il fallait commencer le nouveau lustre directement sans faire intervenir le mois intercalaire qui le commence habituellement .
La complexité de ce calendrier a longtemps laissé perperxe les spécialistes sur la façon de répartir les mois de l’ année celtique . Certains plaçant les mois de SAMON et de GIAMONI au grés de leurs conclusions soit au mois de novembre ou au mois de mai !
Mais il semble bien acquis maintenant que le mois SAMON est bien à placer au début de l’ année celtique en novembre !
Les fêtes:
Les nombreuses abréviations sur ce calendrier ne nous permettent pas d’ en mesurer le nombre élevé. On peut y distinguer toutefois les deux plus importantes:
“Trinox samoni sindiu” : Les trois nuits de Samain .
“Le cycle des douze jours” repéré dans le mois de RIUROS (janvier) fête le solstice d’ hiver . Ce serait d’ après les spécialistes la réplique presque exacte d’ une fête qui se pratique encore aujourd’hui à l’ autre solstice : Le rituel de la troménie de Locronan dans le Finistère qui se déroule entre les deuxième et troisième dimanche de juillet !
D’ autres temoignages archéologiques témoignent dans une moindre mesure des pratiques calendaires des celtes :
- Les fragments de Villards d’Héria .
- Les tablettes zodiacales de Grand dans les Vosges .
- Le bassin “omphalos” de l’ oppidum de Bibracte.
- La dalle gravée du tumulus de Knowth en Irlande .
Source : Les calendriers – Jacques Le Goff, Jean Lefort et Perrine Manne
Sujet: Le calendrier de Coligny . 
N' oubliez pas que vous avez le mois de décembre d' un autre genre de calendrier celtique à disposition dans la partie image de ce forum ! 
