Une larme coule sur la Terre.
Elle parcourt les pleines, roule sur le flanc des montagnes,
Inexorable, intarissable.
Les âmes perdues sur son passage font une escorte de misère.
Entre les mains de mille chimères illusoires,
Qui depuis la nuit des temps déguisent les vérités,
Nous laissons l’ombre régner en maître,
Dessiner sur l’horizon les barreaux de la résignation.
Et nos yeux de crocodiles, aveugles d’avoir trop vu,
Ne pleurent plus que pour retrouver l’espace d’un instant,
La sensation d’être vivant.
Durant des millénaires, nous avons bâti notre Empire,
Vallée des corbeaux,
Monde de poussière et de sang, avec la Peur en guise de ciel.
N’est ce pas là le plus beau des enfers ?
Une larme coule sur la Terre.
Mais demain, jour de lumière, viendra.
Parce que rien de dure jamais.