Câd Goddeu
En des temps reculés, le rapt d'une chienne, d'un chevreuil et d'un vanneau, fut à l'origine du Câd Goddeu ou "combat des arbres". Le sujet de ce récit mythologique de la Bretagne insulaire pré-chrétienne est une bataille entre les armées des peuples Tuatha dè Danaan (peuples dont la Déesse mère est Dana) et celles d'Arawn (l'éloquence) roi du monde souterrain d'Annwm.
A ce combat prit part un homme qui ne pouvait être battu tant que son nom restait secret. Mais Gwydion (celui qui sait) en décida autrement...
Les frondaisons du hêtre
Toutes reverdies,
Neuves, bourgeonnantes,
Ne sont plus flétries.
Si le hêtre prospère
Malgré les exorcismes,
Le Chêne désenchevêtré s’étalera
Sur un nouveau Druidisme.
J’ai déplumé la fougère;
A travers les secrets je vois;
Le vieux Math de Mathonwy
N’en connaissait pas plus que moi.
De neuf sortes de facultés
Dieu m’a fait cadeau;
Je suis le fruit des fruits, le produit
De neuf pépins et noyaux:
Prune, coing, airelle, mûre,
Et la poire et la framboise,
Sorbier, prunelle, cerise
Par portion en moi se croisent.
De mon siège à Fefyned,
La cité solide,
J’observais arbres et végétaux
Défiler rapides.
Quittant le temps du bonheur;
Ils auraient dû rester fixés
Dans le corps des principales lettres
De l’alphabet.
Voyageurs épouvantés
Et guerriers surpris
Croyaient voir ressuscités
Gwion et ses conflits.
A l’attache de ma langue
Un combat s’engage;
Par derrière, dans ma tête,
Un autre fait rage.
L’aulne se jette en la bagarre;
Il est au premier rang.
Mais le saule et le sorbier
Sont bien plus prudents.
Comme un fort inexpugnable
Le vieux houx vert sombre
Lacère les mains rougies
De coups de griffes sans nombre.
L’infanterie du chêne ébranle
La terre et les cieux.
Le "vaillant gardien de la porte"
Est célèbre en tous lieux.
L’ajonc magnifique combat
Tout près du jeune lierre.
L’arbitre était le noisetier
En ce temps sorcière.
L’étrange sapin fut sauvage;
Le frêne, sans pitié,
Accouru au cœur de l’action
Ne bougea plus d’un pied
Le bouleau pourtant fier,
Prit lentement sa place;
Non pas qu’il fût couard,
Mais de trop noble race.
La bruyère consolait
Les soldats à bout,
Surtout les grands peupliers
Brisés de partout.
Leur troupe, au champ de bataille,
Crut faire naufrage,
Tant y creusa de trouées
L’ennemi sauvage.
Ô rois!, J’exalte la vigne,
Son emportement.
Les ormes étaient ses pages
Partout la suivant.
Chefs solides furent le prunellier,
Avec ses mauvais fruits,
Et l’aubépin mal aimé
Qui porte le même habit,
Le roseau à la course rapide,
Le genêt et ses rejetons,
Et celui qui se conduit mal
S’il n’est rabattu, l’ajonc.
L’if, éparpilleur de dots,
S‘exposait, renfrogné,
Parmi les feux rougissant
Avec le sureau lent à brûler.
Issu du chant de Maeldew,
Riant d’insolence,
Le fringant pommier sauvage
Des rochers s’élance.
Troènes et chèvrefeuilles
S’attardent ensemble.
Peu coutumier des faits d’armes
Le joli pin tremble.
Mais moi bien que méprisé,
Parce que trop petit,
J’ai lutté pour vous, les arbres,
Sur le champ de Goddeu Brig.
source:http://www.goddeu.net/Arbres
Sujet: poème celtique 
!
On peut dire aussi que le mélange des genres ne nuit à personne ! 
