La Forêt Celtique
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
AccueilPortailDernières imagesS'enregistrerConnexion
-40%
Le deal à ne pas rater :
-40% sur le Pack Gaming Mario PDP Manette filaire + Casque filaire ...
29.99 € 49.99 €
Voir le deal

 

 Fragment de la saga d'Ullman

Aller en bas 
AuteurMessage
Lucterios
Habitant actif
Lucterios


Nombre de messages : 244
Localisation : Thulé
Date d'inscription : 16/12/2004

Fragment de la saga d'Ullman Empty
MessageSujet: Fragment de la saga d'Ullman   Fragment de la saga d'Ullman Empty18/12/2004, 01:37

Fragment de la saga de Ullman le Danois, retrouvée par le Cormoran dans la septième cité perdue de Cibola en mars 1532.

Ce texte a été écrit en hommage à Hugo Pratt et à Jacques de Mahieu, qui retrouvit la trace d’Ullman, dans les légendes Maya.
Voir ses ouvrages : Le grand voyage du dieu-soleil
L’agonie du dieu-soleil
et drakkars sur l’Amazone.

Voir aussi l’édition couleur de l’album Mu (Corto Maltese)


Ullman à la barbe roussie leva la main et d’un geste, il fit taire l’assemblée des Vikings réunie autour du feu. La bière, l’hydromel et le vin que l’on avait raflé en Gaule coulaient à flots. les farouches hommes du Nord étaient à présent très échauffés. Sur le signe de leur chef, ils se turent. Le géant roux se leva et alla appeler un homme qui se taisait dans un coin en observant ces braillards d’un oeil narquois. Il avait les cheveux noirs comme le plumage du corbeau qui tranchaient avec ses yeux, d’un bleu rappelant l’eau des fjords au début du printemps.
» Sigurd Thorwaldson, le scalde, approche-toi ! »
Obéissant, l’homme prit sa harpe et s’avança vers le jarl Ullman. Il était presque aussi grand que lui et se drapait dans une peau d’ours, pour se garder du froid qui commençait à envahir la nuit de l’île de glace.
»Tu as fui la Norvège pour échapper à la colère du jarl Rögnvald... » Il éclata d’un grand rire et lui donna l’accolade.
«Moi, Ullman le Danois, je suis ici avec sept-cents guerriers, femmes et enfants, que j’étais chargé de convoyer vers l’Islande. Mais cette jouvencelle m’a convaincu d’aller beaucoup plus loin. Approche-toi, femme, et redis nous cette prophétie que tu me comptas jadis à la cour de Rögnvald, le frère de ton père ! «
Une frêle jeune fille blonde sortit du groupe compact des femmes et des enfants, rassemblé un peu plus loin. Le scalde poussa un cri :
»Inga ! »
- Oui, mon ami, ta petite Inga, Inga Leifsdottir, que tu as séduite au risque de provoquer le courroux de son oncle, qui te déteste cordialement... Il faut dire que tu n‘aurais jamais dû le traiter de phoque graisseux et couard, à la solde du roi de Danemark, ce n‘était guère élégant de ta part, bien que taillé sur mesure pour ce vieil imbécile qui fait le jeu de mon bien-aimé oncle.» Il partit d’un grand rire. « ... Inga s’est jointe à nous par amour pour toi, et aussi, parce-que, semble-t’il, c’est la volonté des dieux. Redis nous, ma princesse les mots que t’apprirent les runes sacrés, quand tu vins me trouver pour que moi, un ennemi de votre clan, je fasse plier ton tuteur ! »
La jeune fille s’avança vers le feu. Elle étendit les mains, prit une profonde inspiration, récita une prière muette, et leva les yeux vers la nuit que des étincelles mouchetaient de davantage d’étoiles encore. Les rudes guerriers la fixaient religieusement. Soudain, elle prit une profonde inspiration et hurla :

"Homme-loup, Grave-runes,
Guerrier-fauve coureur d'Océan,
Suis la course du Soleil,
c'est ton destin rougeoyant
qui brille sur les îles du Couchant !"


Ensuite, elle s’affala sur le sol, inconsciente. Sigurd se précipita pour la relever.
»Inga ! », lança-t’il. Ullman le toisa vertement :
»Laisse, le poète, les femmes vont s’en occuper. Ces étourdissements sont passagers.
- Tu me fais horreur, Ullman, tu ne l’as emmenée ici que pour te servir de ses dons de prophétesse. Tu sais bien pourtant, qu’elle est trop fragile pour exercer l’art des runes ! »
» Tu te fais bien du souci pour cette pucelle. De toutes façons, elle est plutôt maigrichonne. Tiens, prends plutôt Gerda, elle saura elle te faire goûter aux plaisirs du jardin de Freya ! » Il tapa dans ses mains, et une plantureuse fille aux joues rebondies et à la chevelure cuivrée s’approcha avec un sourire non équivoque. Soudain, le scalde, rapide comme le saumon, saisit une hache qui reposait aux pieds d’un guerrier et se jeta sur Ullman. Celui-ci esquiva l’attaque, déséquilibra le scalde qui alla s’effondrer sur la bruyère, provoquant l’hilarité générale.
« Tu es ridicule, poète, montre-nous plutôt ton art efféminé, et laisse la hache à ceux qui savent la manier ! » Sigurd, vexé, surmonta la honte qui lui barrait le front, et d’un geste rageur, saisit sa harpe.
» Un jour, Ullman, je te tuerai, j’en fais le serment par Thor !
- Sans doute, mais tu écriras d’abord ma saga, et en entendant, récite-moi ce poème que j’aime tant, celui où le dieu au marteau vainc le géant du givre Isarengard ! »
Le scalde commença à faire jaillir des accords de sa harpe et chanta d’une voix claire et tranchante comme l’acier suédois. il dit comment Thor prit en pitié les habitants de Midgard qui n’avaient plus de récoltes depuis que le géant du givre avait répandu sur eux son souffle glacé, et devaient se nourrir de racines qu’ils arrachaient avec difficulté à la terre gelée. Il chanta comment Thor s’était embarqué pour les îles au Nord du monde où vivaient les géants. Il en vint enfin au passage où le dieu combat le monstre :

« Le géant laissa à Thor la primeur de l’attaque.
- Je suis le saumon qui se glisse entre les vagues du torrent et je te défie, Isarengard, géant terrible de me rattrapper !
- Je suis le faucon aux serres acérées et je te saisis au vol, animal aux écailles argentées et à la chair succulente.
- Je suis la vipère des marais et te frappe. Mon poison est dans tes veines !
- Je suis la salamandre mouchetée qui se moque des poisons.
- Je suis la pierre qui se coule sur toi et je t’emprisonne dans mon étreinte.
- Je suis le grain de blé qui renaît qu printemps, et je me moque de la mort que tu répands sur moi !
- Je suis la poule chercheuse et je te picore, renais si tu peux, à présent !
- Je suis la mouche issue de la fiente et je volette de plus bel dans les cieux éternels.
- Je suis le vent d’hiver qui glace tout sur son passage.
- Je suis le soleil printanier qui fait renaître la vie chaque année.
- Je suis la lune, reine de la nuit, et je masque tes rayons de feu. »


C’est ainsi que Thor réussit à vaincre le géant du givre Isarengard. Il saisit le marteau Mjöllnir qui pendait à sa ceinture et le lança vers le géant. Le marteau décrit une courbe gracieuse dans le ciel, le long de ce que l’on nomme depuis ce temps-là le chemin de Thor, faisant de minuscules trous au passage dans la voûte et laissant s ‘échapper un peu du feu qui encercle le monde. La glace qui recouvrait le monde de Midgard fondit enfin et les hommes purent de nouveau cultiver la terre. Mjöllnir finit sa course dans l’oeil du géant. Il s’en échappa du feu, qui se répandit en corolles sur le Nord du monde.
Le scalde se tut et reposa sa harpe (...)
Revenir en haut Aller en bas
http://www.cyberborea.net
 
Fragment de la saga d'Ullman
Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
La Forêt Celtique :: La Clairière fabuleuse :: La bibliothèque de Merlin :: L'Antre des curieux :: Magie, spiritualité, créatures enchantées...-
Sauter vers: